Petit patrimoine sostranien

Petit patrimoine du centre-ville

Le petit patrimoine lié à l’eau

Témoins de l’histoire, fontaines, lavoirs, puits, ponts… se comptent en grand nombre sur le Pays Ouest Creuse, laissant ainsi une trace du passé. Ce patrimoine témoigne d’un héritage local non négligeable. C’est pourquoi, sa conservation et sa restauration sont à favoriser.

LES LAVOIRS :

On peut observer deux types de lavoirs :

  • Ouverts : ils appartiennent aussi bien à une seule ferme qu’au village
  • Couverts : ils sont toujours collectifs ou publics, souvent au bord d’une rivière aménagée.

Le lavoir est, plus encore que la fontaine, l’espace social réservé aux femmes. Leur restauration permet donc d’illustrer un mode de vie aujourd’hui révolu. Ils sont également des éléments qui améliorent le cadre de vie en devenant un lieu de détente et d’agrément.

LES FONTAINES :

Les sources jaillissantes ou captées abondent sur le territoire. Lorsqu’elles sont aménagées, elles prennent le nom de fontaines. Lieux symbole de source de vie, elles sont liées à de nombreuses croyances.

On trouve des fontaines dites de dévotion ou Bonnes-Fontaines.
On en buvait l’eau pour prévenir ou guérir les maladies.

Sur le territoire de La Souterraine, on retrouve ce type de fontaine à Bridiers.
La Fontaine Saint- Marc est une
« bonne fontaine ».

Également appelée font César -car l’on prétend que le général romain lui-même y aurait fait abreuver sa monture- elle était particulièrement réputée pour remédier aux maladies abdominales.

Outre le fait de se désaltérer de son eau bienfaisante, la technique consistait à se frotter le ventre contre la margelle pour que s’accomplisse le miracle.

Des processions y étaient jadis organisées pour s’adonner collectivement à ce rite, et ce n’est finalement que très récemment que celles-ci ont pris fin.
On lui attribuait également le pouvoir de générer la pluie.

LES BAINS-DOUCHES :

Dans le courant du XIXe siècle, la question de l’hygiène est importante pour l’autorité publique qui engage une politique sanitaire en faveur des classes populaires. L’état va même déclare l’hygiène d’intérêt publique en 1884.
C’est dans ce contexte que les bains-douches vont se populariser sur le territoire français.

En Creuse, le principal maitre d’ouvrage des bains-douches est la caisse d’épargne. Celles de Guéret, de La Souterraine et d’Aubusson sont des organismes actifs sur le plan social.

C’est ainsi que la caisse d’épargne de La Souterraine, pouvant employer une partie de sa fortune personnelle en œuvres sociales, a choisi d’ériger un établissement de bains-douches en 1929.

La façade est recouverte de mosaïques colorées, où les tons de jaunes dominent, ornée d’un paysage maritime avec une côte rocheuse, une mer et un ciel bleu azur.
Aujourd’hui, le bâtiment est privé.

Le petit patrimoine décoratif

On retrouve sur de nombreux édifices, des éléments décoratifs permettant de distinguer les bâtiments.

LES LINTEAUX DE PORTES :

Un linteau de porte correspond à la pièce horizontale formant la partie supérieure d’une porte ou d’une fenêtre.

Dans la ville, on retrouve trois linteaux de portes ornées d’étoiles à cinq branches. Selon Sébastien Vitte, adjoint à la culture, il s’agirait d’étoiles symbolisant la franc-maçonnerie.

Toutefois, celles-ci peuvent également être vues comme un symbole céleste, puisque le chiffre cinq représente la perfection.

LES MODILLONS :

La ville regorge de modillons, il y en a sur de nombreux bâtiments, comme sur l’église, la mairie ou sur des maisons.

LA BRIQUE ORNEMENTALE :

Dans le pays Ouest Creuse, il est rare de trouver des bâtiments entièrement en brique.

On retrouve plusieurs bâtiments dans La Souterraine où la brique est utilisée comme ornementation.

LA MOSAÏQUE :

Le terme Art Déco se définit au cours des années soixante lorsque les premières études rendent compte de l’esthétique de l’entre-deux-guerres.

Pour ce distinguer, les maisons arborent des décors en céramique.
On en retrouve dans la ville.

LES PUBLICITÉS PEINTES :

Au milieu du XXe siècle, les publicités peintes sont des éléments incontournable du paysage urbain. En ville, elles assuraient une visibilité maximale.

Ici, les enseignes indiquent des commerces anciens ou encore ouvert. Il y a également les vestiges des anciennes publicités peintes comme celles pour Dubonnet.

Le petit patrimoine religieux

Chaque commune du territoire compte son église. On note également un grand nombre de chapelles situées dans des hameaux, ainsi que des croix le long des routes.

LA CHAPELLE DE LA RECLUSE SAINT-EUTROPE :

Saint-Eutrope, saint protecteur de la chapelle, fut le premier évêque de Saintes.
Il a sans doute vécu vers le IIIe siècle ou IVe siècle de l’ère chrétienne.

Cette chapelle très modeste est probablement construite au 16e siècle. Elle abritait une femme pieuse qui selon la tradition vivait en recluse pour expier les fautes des habitants. La recluse est une figure familière de la ville médiévale. La recluse était alors accompagnée jusqu’à sa loge à l’occasion d’une importante cérémonie religieuse et, une fois enfermée, elle y restait jusqu’à sa mort.

LES CROIX DE CHEMIN

Les croix, datant pour la plupart du 19ème siècle, témoignent du renouveau de la ferveur religieuse à cette époque et de l’organisation de missions de réévangélisation des campagnes.

Les croix de chemins sont des croix monumentales qui se sont développées depuis le Moyen Âge et sont destinées à christianiser un lieu.
Les croix présentes sur le territoire sostranien sont faites en granite.

Le petit patrimoine : les bornes de seigneurie

Le long des routes de La Souterraine, on peut apercevoir des pierres dressées. Ce sont des bornes de juridictions.

La plus emblématique est celle de la Géraphie.

Cette borne de juridiction, souvent considérée improprement comme un menhir, se trouve en bordure de l’ancienne route médiévale Limoges-La Souterraine ; elle séparait vraisemblablement la justice de la vicomté de Bridiers et celle de la prévôté de La Souterraine qui appartenait aux moines de Saint-Martial de Limoges. Sa datation est incertaine dans la grande tranche chronologique du moyen âge.

Le petit patrimoine : la réutilisation des pierres

Dans beaucoup d’anciennes communes, il est courant que, lorsqu’un bâtiment est à l’abandon, les matériaux soient réutilisés pour la construction d’autres édifices.

C’est le cas à Bridiers avec deux portes qui étaient dans la tour et qui, aujourd’hui, sont utilisées sur une grange.

On retrouve également sur une maison, toujours à Bridiers, une pierre avec un symbole qui pourrait être relié au dieu gaulois Cernunnos.